Ambrotype – aluminotype – ferrotype ? Qu’est-ce ?

 

Lorsque l’on parle de photographie au collodion humide, il s’agit de la chimie utilisée .

 

Lorsque l’on parle d’ambrotype, de ferrotype, etc, il s’agit du support sur lequel le collodion humide a été appliqué.

 

Ainsi on parlera :

⇒ d’ambrotype pour une plaque de verre,
⇒ de ferrotype  pour une plaque de fer,
⇒ d’alumitype (tintype an anglais) pour une plaque d’aluminium.

 

Comment est calculé le tarif ?

Le tarif pour une plaque oscille entre 70 et 160 euros voire plus selon le format…

Il est évident que ce prix est un budget important, mais qui est calculé à la hauteur du travail réalisé et du coût des produits.

En effet, il faut savoir qu’une photographie réalisée au collodion humide demande un temps et un savoir conséquents.

∞ De la préparation du support sur lequel aucun élément organique ne doit se trouver (sous peine de polluer toute la chimie),

∞ Le coût des matières premières (le verre et l’argent pur sont à eux seuls très coûteux),

∞ Le temps de préparation et d’entretien des chimies est lui-même bien supérieur aux 20 minutes de prise de vue.

 

Temps de séance

 

Le triporteur me permet de transporter tout le nécessaire à la prise de vue au collodion humide.

 

15 minutes sont nécessaires pour l’installation des différents éléments (chambres, trépieds, réflecteurs, mise en place du labo).

 

Pour une seule plaque réalisée, il faut compter environ 20 minutes (nettoyage préparatoire de la plaque, étendage du collodion, sensibilisation, prise de vue, révélation, fixation & séchage).

En règle générale, il faut compter au moins deux plaques pour atteindre le meilleur résultat.

Ainsi, une petite heure minimum est à prévoir, (20 minutes si le laboratoire est déjà en place).

 

Pourquoi rester immobile ?

Le procédé du collodion humide fait appel à des chimies sensibles à la lumière du jour principalement, et dont la sensibilité s’évalue entre 0,25 et 3 iso, ce qui est extrêmement faible.

Ainsi il est demandé à la personne photographiée de rester immobile entre 1 seconde et 20 secondes selon le climat, la luminosité et le lieu de prise de vue.

 

Comment l’image peut-elle être aussi nette ?

Il est étonnant d’observer la qualité d’image d’un portrait réalisé au collodion humide, d’autant plus quand on prend une pose de plusieurs secondes !

L’explication est très simple, d’une part, la plupart des appareils numériques aujourd’hui ont un capteur dit « FullFrame » d’une taille de 2,4 x 3,6 cm. Ainsi, un tirage photographique 10 x 15 cm d’un fichier numérique est déjà un agrandissement du fichier d’origine.

Pour ma part, j’utilise des chambres photographiques me permettant de réaliser des prises de vue en 10×12 cm, 13×18 cm et 18×24 cm. Ces formats sont des originaux et non des agrandissements.

Si la personne photographiée a été « sage » et que mes gestes ont été parfaitement maîtrisés, cela donne une photographie aux détails saisissants, avec toute la profondeur apportée par la taille du support sensibilisé.

 

Pourquoi différentes dimensions de prise de vue ?

A chaque dimension son intérêt :

Premier élément, le tarif. Plus la dimension est élevée, plus le prix augmente. Jusque là, rien de bien sorcier.

Deuxième élément, la profondeur de champ. Plus le support choisi est grand, plus la zone de netteté se détache des flous. C’est ce qui rend la photographie à la chambre très particulière, encore plus sur un portrait, lorsque seule la zone du regard est nette.

Je conseille régulièrement de choisir le format 13×18 cm qui est une dimension idéale pour un portrait (ce qui n’enlève en rien la qualité d’un portrait au format 10×12 cm).

 

Mon portrait au collodion humide, une oeuvre d’art ?

La définition d’une œuvre d’art

En droit français, il existe une définition légale très précise concernant la photographie. Aussi étrange que cela puisse paraître, cette définition est issue du Code des impôts, sans doute car la fiscalité sur les œuvres d’art est spécifique.

Pour être précis, il s’agit de l’article 98A de l’Annexe III du Code Général des Impôts :

« Sont considérées comme œuvres d’art les photographies prises par l’artiste, tirées par lui ou sous son contrôle, signées et numérotées dans la limite de trente exemplaires, tous formats et supports confondus »

Qu’est-ce qu’une œuvre originale ?

Depuis son invention dans les années 1830, le photographe se plait à naviguer entre différentes spécialités : portrait, paysages, documentaire, reportages…

Il serait donc vain de définir l’originalité d’une photographie à certaines thématiques spécifiques comme le portrait ou le paysage. En effet, à quel titre une photographie de documentaire ou de reportage ne pourrait-elle pas être considérée comme une œuvre d’art ?

Il est à ce titre intéressant de constater que de telles questions ne sont jamais posées pour la peinture ou la sculpture, comme si le simple fait d’utiliser un support « artistique » (le tableau par exemple) serait de nature à conférer automatiquement à la production le statut d’œuvre d’art.

L’originalité d’une photographie se traduit par le fait que la photographie porte « l’empreinte de la personnalité de l’auteur » ou a minima « une marque d’apport personnel » du photographe.

Les portraits que je réalise au travers du laboratoire nomade « l’Atelier de l’Alchimiste » sont considérées comme des oeuvres d’art à part entière, tant pour leur caractère unique que pour le procédé utilisé ainsi que la technique propre à chaque ambrotypiste.